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Touboulic Pierre-Marie

Ce blog concerne la vie d'un brestois du XIXe siècle, Pierre-Marie Touboulic: ses activités, ses relations professionnelles et personnelles.

Retranscription du mémoire de Touboulic sur une nouvelle méthode d'extraction de grains

Publié le 3 Juillet 2013 par Le Mell in Touboulic, Agriculture, Machine à égrainer

Extrait de « bulletin des sciences agricoles et économiques » 1824 p 198

Mémoire sur une nouvelle méthode pour l'extraction des grains et graines de leurs cellules ou enveloppes par M. G. Touboulic, ingénieur-mécanicien de Brest

Convaincu que les pratiques généralement en usage, pour la récolte et le battage des blés, présentent toutes des inconvénients plus ou moins grands, M. Touboulic pense qu'il serait possible d'obtenir en ce genre de grandes améliorations.

Il voudrait, par exemple, qu'aussitôt que les gerbes sont coupées près du sol on détachât les sommités au moyen d'un instrument dont nous parlerons ci-dessous ; ce qui donnerait déjà des pailles franches et intactes.

Les sommités seraient ensuite emmaganisinées en moins d'espace ; et pourraient ainsi être mises à l'abri des temps contraires, qui souvent font souffrir les gerbes dans les meules.

« Je voudrais, dit-il, substituer au battage en aire ou en grange une opération analogue à celle que subirait une gerbe si on la pressait convenablement entre les deux mains, chacune d'elles agissant en sens contraire.

Cette méthode, ajoute l'auteur, laisserait moins de grains dans les cellules ; une seule personne opérerait le travail de plusieurs ; il faudrait moins de local, et en toutes saisons, on pourrait faire l'égrenage.

Voici l'appareil que M. Touboulic proposerait pour séparer les sommités :

C'est une bannette ou panier long, garni sur sa longueur, des deux côtés, de peignes en fil de fer ou même en osier, entre lesquels on passe les gerbes ; avec une faucille on coupe en dedans les sommités qui tombent dans le panier.

L'égrenage se ferait ensuite au moyen de deux plateau à côtés construits en osier, dont le supérieur a 80 centimètres de diamètre et l'inférieur 1 m 60. Celui-ci a un bord relevé d'un décimètre, dans lequel on resserre un treillis pour le passage des grains dépouillés ; on a de même ^pratiqué dans le plateau inférieur des ouvertures pour le même objet.

On y adapte quatre poignées pour avoir la facilité de le mouvoir dans un sens opposé au plateau supérieur.

On fixe au plateau supérieur une tige qui a un contre-poids placé sur une poutre, de manière à donner du soulagement dans le mouvement de rotation que l'on imprime au plateau. On place les sommités entre les deux plateaux.

L'appareil, dit l'auteur, vaut à peine 6 fr., et ne cause aucun embarras. Le dépouillement des grains de toutes sortes de production, telle que blé, maïs, millet, riz, pois, haricots, etc, se fait aisément. La machine peut se déplacer et s'établir où l'on veut.

On pourrait d'ailleurs facilité l'extraction des graines en soumettant préalablement les épis à une chaleiur modérée. (Annale de l'industrie nationale et étrangère, mai 1824, p 162)

Extrait des Annales de l'industrie nationale et étrangère, mais 1824 p 162

(on peut regretter que la numération des planches ne soit pas complète)

ECONOMIE AGRICOLE

Mémoire sur une nouvelle méthode pour l'extraction des grains et graines de leurs cellules ou enveloppes ; par M. G. Touboulic, ingénieur-mécanicien de Brest.

On ne saurait s'occuper avec trop de soin de tout ce qui intéresse l'agriculture. Les moyens que propose M. Touboulic, dans le mémoire qu'on va lire, sont ingénieux ; ils peuvent adoucir les travaux pénibles du battage, en même temps qu'ils empêchent la déperdition des grains. Honneur au savant qui ne dédaigne pas de descendre dans les détails minutieux du ménage !

« Des pratiques différentes ont lieu pour couper et battre les blés : sans entrer dans aucun détail sur ces moyens décrits ailleurs avec plus de méthode et de talent que je n'en pourrais employer, je vais exposer le nouveau point de vue sous lequel j'ai conçu que l'on obtiendrait des résultats plus satisfaisans dans ce deux questions importantes.

« Aussitôt que les gerbes sont coupées près du sol, je voudrais en détacher les sommités au moyen de l'instruction décrit fig. 10, Pl. 167 et 168 ; on aurait ainsi des pailles franches et intactes (1).

« Les sommités pourraient être emmagasinées en moins d'espace et ainsi être mises à l'abri des temps contraires qui souvent font pourir les gerbes dans les meules.

« Je voudrais substituer au battage en aire ou en grange une opération analogue à celle que subirait une gerbe si on la pressait convenablement entre les deux mains, chacune d'elles agissant en sens contraire.

« Cette méthode laisserait moins de grains dans les cellules. Une seule personne opérerait le travail de plusieurs : il faudrait moins de local, et en toute saison on pourrait faire l'écossage.

« Le désir de mettre un instrument simple dans sa construction et facile dans son emploi, entre les mains des cultivateurs, a beaucoup multiplié mes recherches. J'entrevoyais depuis longtemps les moyens de parvenir aux résultats que je me proposais par des machines lus compliquées ; mais une arrière-pensée me ramenait à la construction que j'ai enfin obtenue.

  1. Il est des provinces où les femmes passent dans les sillons et coupent les sommitées des gerbes avec des ciseaux et le mettent au fur et à mesure dans de grands tabliers qu'elles portent à cet effet. On fauche ensuite les pailles ou on les brûle sur place. On en obtient un très bon engrais.

« L'appareil se compose de deux plateaux à côtes, construits en osier, dont le supérieur a 80 centimètres de diamètre, et l'inférieur 1mèt.,60. Celui-ci a un bord relevé d'un décimètre, dans lequel on resserre un teillis pour le passage des grains dépouillés : on a de même pratiqué dans le plateau inférieur des ouvertures pour le même objet.

« On y adapte quatre poignées pour avoir la facilité de la mouvoir dans un sens opposé au plateau supérieur.

« On fixe au plateau supérieur une tige qui a un contre-poids placé sur une poutre, de manière à donner du soulagement dans le mouvement de rotation que l'on imprime au plateau. On place les sommités entre les deux plateaux.

« Tel est l'appareil que tout cultivateur peut construire et réparer lui-même avec de l'osier. Ce travail est si simple que la pratique s'en acquiert promptement.

« On doit apprécier une méthode qui réduit la dépense à très peu de frais ; l'appareil vaut à peine 6 francs et ne cause aucun embarras ; le dépouillement des grains de toutes sortes, tels que blé, maïs, millet, riz, pois, haricots,etc., se fait aisément. Il supprime les aires qui employaient un terrain considérable : il donne de la sécurité pour l'écossage en toute saison.

« On pourrait hâter et faciliter l'extraction des grains en mettant préalablement les sommités dans un bassin sous lequel on ferait un feu léger. Une chaleur douce et ménagée tendrait à ouvrir les cellules et à rendre plus prompte l'expulsion des grains.

Explication des figures 10 et 11 de la Planche 167 et 168.

« Figure 10. Bannette ou panier long garni sur sa longueur, des deux côtés, de peignes en fils de fer ou même en osier, entre lesquels on passe les gerbes : avec une faucille on coupe en dedans les sommités, qui tombent dans le panier.

« Figure 11. La meule supérieure M, est en osier de 80 centimètres de diamètre, sur laquelles est fixée une tige T, destinée à la manœuvre : elle a un contre-poids C.

« La meule inférieure N est aussi en osier de 1mét.,60 de diamètre, avec un rebord à treillis de un décimètre de hauteur, pour le passage des grains dépouillés ; un semblable treillis est pratiqué de distance en distance dans le fond.

« PP. Poignées fixées à cette meule, pour lui donner un mouvement de rotation toujours inverse de celui de la meule supérieure. »

Retranscription du mémoire de Touboulic sur une nouvelle méthode d'extraction de grains
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