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Touboulic Pierre-Marie

Ce blog concerne la vie d'un brestois du XIXe siècle, Pierre-Marie Touboulic: ses activités, ses relations professionnelles et personnelles.

Les projets de ponts à Brest en 1848

Publié le 29 Juillet 2013 par Le Mell

Retranscription d'un article de l'océan du 7 avril 1848 (microfilm de la Bibliothèque d'étude de Brest)

"Le remplacement du passage à sec de Brest à Recouvrance est une nécessité aujourd'hui reconnue, sanctionnée par des tentatives, des projets présentés par des ingénieurs en chef et ordinaire des travaux maritimes, par des ingénieurs civils et en dernier lieu par M. le maire de Brest, compétent dans la question maritime qui seule arrêtait la solution définitive.

Le principe est avéré. Son application, qui doublerait l'importance, les avantages des deux populations en mettant en valeur des propriétés improductives, en multipliant les relations entre les deux rives qui apporterait de si notables économies à la marine, au département de la guerre, dans la suppression du batelage et des retards et dangers qui en sont la suite, son application, disons-nous, serait un immense bienfait !

Le mode le plus simple, le plus économique, le plus marin, le plus en rapport avec les besoins et les exigences devra être préféré.

Les systèmes qui ont été présentés sont les suivants :

Pont à chenal factice établi sur le quai de la fosse à recouvrance. M. Trotté de la Roche.

Pont flottant à ouverture sur le chenal, MM. Hesse et Dehargne.

Pont à flotteurs compensateurs sur le chenal, M. Touboulic.

Pont à arche unique et fixe avec un tablier mobile, M. Trischler

Pont à supports fixes, M. Romagnesie.

Passage tunel passant sous la chaîne et aboutissant sur les deux rives, M. Aristide Vincent.

Pont flottant à tunel, M. Touboulic.

Ce dernier nous a frappé parce qu'il concilie le passage permanent des bâtiments de tous rangs jusques et compris les frégates, et en même temps celui des piétons, chevaux chargés.

Ce tunel flottant est composé d'un ponton en bois ayant 50 à 60 mètres de longueur, 248 mètres de large et 9 mètres de profondeur.

Au centre est pratiqué une section transversale ayant 15 mètres de longueur et 6 de profondeur, formant un chenal toujours ouvert pour le passage des bâtiments. Au-dessous de cette section se réserve un passage couvert pour les piétons.

Quand le ponton est flottant dans des conditions normales, le passage simultané des bâtiments et des piétons s'effectue à tout moment de la marée.

Le ponton est retenue par chacune de ses extrémités sur des colonnes en fer scellées sur les bords de la berge, par des brides qui lui permettent de suivre le mouvement ascensionnel de la marée montante et d'abaissement pour la marée descendante.

Deux tabliers de pont s'appuyant sur les extrémités du ponton et sur les deux quais opposés forment, avec le ponton, la voie de circulation.

Dans un mouvement extraordinaire soit pour faire passer un vaisseau ou débarasser entièrement le chenal dans un cas de force majeure comme incendie ou tempête on fait pivoter le ponton sur l'une de ces brides.

Nous nous sommes convaincus qu'une telle construction satisfaisant à tous les besoins, ne s'élèverait point à la somme de 100,000 fr.

Il serait important que l'on prit un parti, et que l'un des projets, quel qu'il fût, soit adopté et exécuté."

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